lundi 2 septembre 2013

Changement de point de vue.....



Depuis que suis rentrée en Savoie,  mes Déités se font plus présentes, plus claires dans leurs vœux et demandes. Je me sens acceptée ici, presque chez moi  au sens le plus profond du terme.

Quoi qu'il en soit, ce qui s'impose le plus, c'est la présence de la Fäery et d'Inari sama.
Pour ceux qui ne le savent pas, je suis dévouée à des déités celtico-gauloises pour l'essentiel, un Dieu grec et...un kami japonais, Inari, la Déesse/Dieu du riz, de la fertilité, de la Malice. Cela donne un panthéon assez particulier qui a comme caractéristique d'être dominée par les Tricksters, les Elements, le monde des Morts et ce que je qualifierais de Saints Patrons des Sangs Mêlés ....oui, je sais, on sent que j'aime bien le monde de Rowling et que cela rentre dans certaines de mes pratiques, mais on y reviendra plus tard.


La Faëry et Inari ont tous les deux une energie que je qualifierais de primitive, brute et naturelle. Je suis farouchement opposée à l'imagerie populaire que l'on trouve encore beaucoup trop à mon goût et qui présente la Fäerie  comme un ensemble bien propre sûr lui, peuplé de belles dames et de gentils lutins.
Dans le cas de Inari, c'est aussi très animal, élémentaire, et joueur.
Ce kami fait vraiment le pont entre le mondes des Dieux, des humains, des animaux et des autres kamis/feys/esprits. Avec eux, la pratique est celle des arbres et du vent, de la terre et de l'eau. Il faut réapprendre à voir, écouter, sentir....le rituel est en fait l'action de se mettre à nu et de courir dans les forêts en laissant derrière soi ce que l'on est et la domestication de sa Nature.

Ce cheminement dans l'entre-monde est proche de la définition que j'aurais du chamanisme, mais si j'ai quelques réticences à utiliser ce terme trop galvaudé et employé à tort et à travers.
Qui plus est, je n'utilise pas d'instruments particuliers, je ne connais pas de techniques chamaniques, mis à part quand j'étais petite avec Yakari et Buddy Longway,  j'ai un intérêt très minime pour la culture amérindienne, et il n'est pas question de prendre des hallucinogènes.



il y a quelques jours, je me promenais de nouveau dans la forêt après avoir fait la veille un tirage sur la Fäery qui m'avait mis en face de certaines choses assez fortes, mais merveilleuses et j'avais envie au départ de dire merci. Tout en cheminant gaiement parmi les fougères, je suis sortie du sentier comme toujours pour m'enfoncer dans ce bois que je connais à présent plutôt bien. Que je croyais.

Ravie de mes petits rapprochements avec la faery et Inari, j'ai fini par me courber pour passer dans un taillis et donc, je me suis retrouvée à genoux. Comment expliquer la suite.....j'ai clairement senti qu'on me demandait (Inari, Herne, la foret et ses habitants) de rester dans cette position. Que je devais laisser faire le Renard. Changer de point de vue. Pour réapprendre à regarder, avancer...ressentir.

J'ai toute confiance en eux, donc je les ai laissé faire.....

J'ai traversé tout le bois dans un état étrange, animal, euphorique, moitié sur les genoux et les mains, moitié accroupie, sans jamais vraiment me redresser. En voyant les choses comme un renard, les chemins insoupçonnés sous les branches, sans plus faire autant de bruit qu'avant, galopant dans les odeurs de terre et de feuilles....j'étais libre, sauvage et heureuse. Je me suis retrouvée devant une flaque d'eau de la pluie de la veille et sans hésitation, j'ai bu de cette eau boueuse et fraîche.

Je ne peux pas vous dire qu'elle était bonne mais elle m'a remplit, nourrit et j'ai senti son empreinte autour de ma bouche longtemps après être sortie de la forêt.

Je suis rentrée chez moi, un peu groggy, un peu perdue, mais bien.

J'ai remercié Inari, les saules du chemin...sans pouvoir encore mettre un mot sur ce qui s'était passé.

 C'était la deuxième fois que le Kami prenait le contrôle en moi. Il l'avait déjà fait il y a un an, lorsque j'ai voulu me jeter dans la Seine et qu'Inari avait saisi l'amie qui m'accompagnait aux tripes pour qu'elle me retiennes.

Aujourd'hui, je suis retournée dans la forêt. Et à présent je "voyais". Et j'étais "vue".

Merci.